Valence / Barcelone - le 18/06/2006 - 1er jour

>> dimanche, juin 18, 2006

Ho my god ! Quelle journée.
Je me suis levé à 3h30, j'ai pris l'avion à 7h00, il a attrri à Valence vers 9h. Le temps de monter mon vélo devant les visiteurs de l'aéroport, et me voilà parti sur les routes d'Espagne que je ne connais pas du tout.
Pour quitter l'aéroport, je n'ai pas le choix, je dois monter sur ce qui me semble être une autoroute. Les voitures roulent assez vite, je reste casé sur la bande d'arrêt d'urgence et je frémit déjà à l'idée de me faire arrêter par la police espagnole. Les espagnols sont très souriants, et toujours prêts à aider pour m'expliquer le chemin, un peu trop même; ils se lancent dans des grandes explications alors que je comprend à peine 'à gauche' et 'à droite'. Ma première étape est Sagunto. De l'aéroport (qui est à l'ouest de Valence), je voudrais éviter de faire un détour en passant par le centre de valence, j'essaye donc de faire tenir mon itinéraire tout en contournant Valence. Ceci l'a amené à faire un détour dans la direction opposée.
Mon voyage commence à peine, et me voilà déjà démoralisé car je ne trouve pas mon chemin. Petit à petit, je progresse, mais pas assez vite à mon goût. Finalement, j'arrive à Massamagrell. Je demande à un cycliste de m'indiquer la route pour Sagunto, et il me fait comprendre que si ça m'arrange, il veut bien m'accompagner jusque là. Il habite Puçol, juste au sud de Sagunto, on essaye de s'exprimer, mais ça ne fait que 2 heures que je suis dans le bain espagnol, et je ne suis pas encore bien rôdé.
Arrivé à Puçol, il m'invite à boire un verre dans un petit café. Après ça il me conduit à la sortie de Puçol et le montre le chemin à suivre. Après une demi heure de route, enfin, je suis à Sagunto. Le moral remonte, la motivation revient, heureusement parce qu'il me reste encore plus de 300 kilomètres à parcourir!
La prochaine étape est Burriana, j'y accède sans trop de difficulté en suivant une piste qui est entre la voie ferrée et l'autoroute. Arrivé à Burriana, la faim se fait sentir, mais je ne trouve rien à manger, plutôt je n'ose pas rentrer dans un bar parce que je ne sais pas quoi et comment commander. Je me sent pas encore très à l'aise dans mon nouveau pays.
Je continue donc ma roue vers le nord. Le ventre vide, je me dirige à présent vers Castellon de la Plana. La route est facile, une piste cyclable tout le long de la route, c'est presque plat, je roule sans effort. Certaines routes en Espagne sont équipées de merveilleuses piste cyclables. Très large et très bien entretenues. La même piste sert pour rouler dans les deux sens. Ces pistes ont un énorme désavantage, elles disparaissent très souvent sans avertissement. Clôturées par une bordure facile à jumper avec un VTT, c'est à chaque fois une grosse perte de rythme pour moi qui ai des roues très fines et plusieurs kilos de bagage à l'arrière.
A Castellon de la Plana, je passe devant un petit resto avec une enseigne Fast-Food. Ha, voilà qui est rassurant, avec un peu de chance, je pourrai y commander quelque chose en anglais. Je dépose mon vélo et me dirrige à l'intérieur. L'air conditionné me foudroie, j'ai l'impression que la sueur dont je suis couvert est en train de geler et va me figer sur place. Je demande une pita, bien sur, la serveuse ne parle pas anglais, on me l'avait bien dit que les Espagnols ne parlaient pas anglais.
La pita et le coca sont engloutis en un rien de temps, ça me regonfle et je me sent prêt à me relancer pour une dernière étape. Je veux voir la plage ce soir et y baigner mes pieds qui me tiraillent. Je roule machinalement à présent. C'est le fin de l'après-midi, la piste cyclable est inondée de familles qui rentrent du parc et remontent en voiture, ils entreposent leurs brols sur la piste le temps de charger la voiture. Je slalome entre les parents, les enfants, les frigo-box et les sacs.
Petit à petit, la piste se dégage, Au bout du couloir, j'arrive à Puerto Azahar. Je m'y arrête quelques instants . Le brouhaha de la foule me distrait quelques instant, c'est bon d'arriver dans un endroit vivant. La vie de cette place me réchauffe, mais l'endroit est inintéressant et ce que je veux, c'est la plage ! Je remonte donc sur ma machine à torture, j'ai l'impression à chaque fois que je reprend la route, mon cul va éclater. Plus étrangement aussi, c'est mes mains qui me signalent des signes de fatigue. J'ai de plus en plus de fourmillements dans les mains.
Quoi qu'il en soit, je suis gonflé à bloc, je veux aller à la plage, je n'aurai sans doute pas le courage d'aller à Benicassim qui est ma destination finale, mais ce n'est pas bien grave, je me rattraperai demain.
Assez facilement, j'arrive à la plage, je peux enfin soulager mes pieds, ça fait du bien. Les pieds dans l'eau, je passe un coup de fil à ma chérie pour lui expliquer brièvement ma journée.
Elle préfère que je ne dorme pas dehors, je lui promet donc d'essayer de trouver une alternative plus rassurante pour elle. Je me met donc en quête d'un abri. Le premier camping fera l'affaire, le patron ne parle pas anglais, seulement espagnol et français :D tant mieux. Vu mon arrivée tardive, il me fait la nuit à 8 euros au lieux de 15. La tente est rapidement montée, il me manque juste un maillet pour enfoncer les sardines, je ronchonne quelques instants, m'esquinte les mains en essayant de les enfoncer sans outil dans un sol dur comme de la pierre. Finalement, un morceau de parpin fera l'affaire. Je n'ai jamais autant apprécié une douche qu'aujoud'hui. Une fois propre, frais et hydraté, j'engloutis quelques tranches de pain avec un morceau de saucisson, je ne sais pas si c'est le voyage ou la chaleur, mais le saucisson a plus de saveur que d'habitude. Je me dirige vers la cafétéria, je savoure un coca en mettant sur papier les éléments de la journée. En retraçant mon parcours sur la carte, je me rend compte qu'en fait, je suis à Benicassim, la patron me le confirme, je peux donc aller me coucher l'esprit tranquille, et même plutôt fier de moi car j'y suis arrivé. Malgré les kilomètres engloutis, et le fait que je suis éveillé depuis 3h30 du matin, je ne me sens pas plus fatigué que d'habitude. Je m'endors finalement vers 23h00 heureux et enthousiaste.

Voici le détail du parcours affiché sur Google Maps

1 commentaires:

Anonyme 6/24/2006 12:06:00 PM  

Bravo ! C'était pas évident mais quelle persévérance. J'attends la suite ...

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