Valence / Barcelone - le 19/06/2006 - 2eme jour

>> lundi, juin 19, 2006

Aujourd'hui, je dois aller de Benicassim à Freginals. La route va être longue, et je décide donc de quitter le camping assez tôt. Je refait le plein de mon Camelbak afin d'avoir assez de carburant pour rallier la première station service à laquelle je pourrai acheter une bouteille d'eau fraîche. Je démarre avec l'intention de manger mon petit déjeuner quelque part dans le ville, malheureusement la ville est plus petite que je ne l'imaginais, et me voilà déjà à la sortie. Je dois me diriger vers Oropesa. La belle est cachée derrière un mont que je dois gravir en guise d'échauffement, le ventre vide ! Aucune pancarte pour indiquer le chemin, tout est en construction ici, les bâtiments, les routes, les trottoirs. Comme me l'a renseigné le brave petit monsieur en bas, je grimpe, et à chaque 'rottonda', sans réfléchir j'avance au hasard en me disant que 'Tous les chemins mênent à Rome'. Je pousse mon vélo de temps en temps tellement la pente est forte. Il y a très peu de voitures ici, plutôt des pelleteuses et des Bobcat. Ils sont en train de construire un immense quartier résidentiel.
Arrivé au sommet, je m'arrête, je profite de la vue et décide de m'enfiler un petit déjeuner bien mérité. J'essaye de repérer la route, de situer ma position sur la carte par rapport aux éléments environnants. Au menu du p'tit déj, pain/confiture. J'ai trouvé en Belgique avant de partir, de la confiture en tube, c'est très pratique pour mon voyage. Le pain conserve à merveille dans mes sacoches Ortlieb, il reste frais, et c'est tant mieux, parce que je n'ai pas vu une seule boulangerie depuis mon arrivée.
Lorsque je me remet en route, je n'ai qu'une seule route et elle descend. Très rapidement, je jure et râle, me revoilà bêtement redescendu d'un étage! Je suis monté pour rien! Je me console en me disant qu'au moins, j'aurai eu une belle vue sur la mer et Benicassim. Je cherche mon chemin de cul de sac en rond-point dans ce dédale de rues en construction. Finalement, un ouvrier me renseigne la route à suivre, je dois retourner en arrière, et redescendre d'un étage... génial ! Je lui redemande de m'expliquer trois fois, parce que je n'ai pas envie de de redescendre pour rien. Enfin, j'arrive à quitter ce chantier gigantesque et trouve les pancartes qui me mènent à Oropesa. Bien évidemment, ça monte encore. De Oropesa à Torreblanca, je prend la nationale. Les voitures et les camions roulent entre 80 et 100 km/h. Je roule donc le plus vite possible afin de réduire la différence de vitesse entre eux et moi. Le caniveau que je longe est rempli de bouteilles en plastique pleines d'urine. Je suppose que c'est une technique de camionneurs pour minimiser les arrêts. C'est dégouttant, je n'ose m'imaginer la puanteur du contenu de ces bouteilles qui chauffent là sous le cagnard depuis sûrement longtemps.
A Oropesa, je me désaltère en vitesse à la terrasse d'un café, il n'y a rien à manger, je repars donc vers la côte. Arrivé à quelques mètres de la plage, je trouve un petit resto très calme, le 'Menu del dia' est à 8 euros, c'est le prix moyen ici. Je m'installe dans un courant d'air qui me rafraîchit et me laisse servir. Salade, plat, café. Je passe le dessert car j'ai encore de la route à faire et je préfère ne pas être ballonné. A côté du restaurant, il y a une piscine, je meurt d'envie d'aller y plonger, de faire une petite sieste pendant les heures de grosse chaleur, mais je reprend mon courage, et la route.
Ce qui devait être une petite balade le long de la mer est un parcours assez technique de VTT. Impossible à faire avec mon vélo chargé comme je suis. Sur les 30 kilomètres qui vont suivre, je vais devoir marcher, vu que je dois pousser le vélo, ma vitesse moyenne chute. Le paysage est splendide, je suis dans le parc naturel de Irta. Les plantes sont abondantes et me bloquent le passage. Chaque fois que j'en ai l'occasion, je remonte prudemment sur mon vélo. Je ne peut pas prendre trop de vitesse, car les secousses me torture l'arrière-train, et mon vélo devient incontrôlable.
Avant d'arriver à Peñiscola, j'ai encore une belle côte à escalader, un Français rencontré il y a quelques minutes m'en a averti, mais c'est pire que ce que je m'imaginais. Une fois de plus, la vue est superbe.
Peñiscola est une très belle petite ville. D'un côté, un château beigne dans la mer, bordé de petites maison, et à 40 degrés à gauche, un champ de grues agrandit la capacité. C'est un peu le problème de l'Espagne en ce moment, ça construit partout, tout le temps, et ça dégrade le paysage. J'aimerais aller visiter l'ancienne ville, mais je n'ai pas le temps, j'ai pris du retard dans l'Irta, et il faut que j'avance. Je sais bien que je ne serai pas à destination ce soir, mais je dois aller le plus loin possible.
Je roule ne vitesse jusque Benicarlo, de là je souhaite encore aller jusque Ulldecona, je remonte donc sur la nationale pour quelques kilomètres, ça va très vite, et à 17h20 j'arrive à Vinaros. Je me promène le long de la côte. Sur une des plages, je vois trois cyclistes qui sont occupés à rembarquer leurs affaires, ils ont l'air bien chargé, ce sont sûrement des randonneurs. J'hésite à aller vers eux, ou à les attendre, finalement, ma timidité reprend le dessus, et je tourne les talons.
Que faire à présent? Je ne sais pas quel itinéraire prendre demain pour passer le "Delta de l'Ebre". Je n'ai plus de cartes au 1/200.000, je n'ai que ma carte Michelin au 1/400.000. Je me sens fort fatigué, j'ai environ 30 kilomètres de retard, et je suis bloqué pour demain... je décide donc de sauter l'étape, prendre le train pour aller jusque Salou. Il faut que j'aille à la gare me renseigner. Si je peux prendre le train demain, aller à Ulldecona n'a aucun sens, je risque de ne pas y trouver de Camping étant donné que c'est plus petit et moins touristique qu'ici. Je me met donc en quête de la gare afin d'avoir les renseignements nécessaires; prix, horaire, peut-on prendre le vélo ?
Lorsque j'arrive à la gare située au nord de la ville, une espagnole se propose volontaire pour traduire mes questions au guichetier qui ne parle pas un mot d'anglais. Le train est à 18h53, je peux prendre le vélo, et le trajet me coûtera 5,95 euros. Je m'apprêtais à quitter la gare, lorsque je vois entrer les trois cyclo-randonneurs que j'ai aperçu à la plage la tantôt. Je papote un petit peu avec eux en anglais. L'un d'entre eux est italien, les deux autres sont polonais. Ils font Valence - Barcelone à vélo. Là ils vont prendre le train de 18h53 pour passer le delta. J'hésite un instant à avancer mon départ et à prendre le train avec eux. Finalement, je décide de rester à Vinaros.
Je me met à la recherche d'un camping, j'apprends vite qu'il n'y en a qu'un. Aie, pourvu qu'il ne soit pas trop cher. Après quelques recherches, je le trouve. très beau, il y a des français, des hollandais et des belges. A la réception, on me demande 9,5 euros, l'accès à la piscine est inclus dans le prix... cool, mais la piscine est déjà fermée; dommage. Autre grand avantage de ce camping, il y a un ordinateur relié à internet et dont l'usage est gratuit. J'en profite pour popoter avec ceux qui sont connectés, je recharge mon GPS qui à cours de batterie n'a rien enregistré de l'étape d'aujourd'hui.

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